Moonlighter est un jeu créé par des membres de Digital Sun, et fait partie de ces jeux qui ont une très bonne image auprès du public dès leurs premières présentations. Lors de la GDC 2017, on ne peut que tomber sous le charme de ce rogue-like mêlant exploration, combat, loot, organisation d’inventaire et marchandage. Cependant, hors des sessions d’essai, le résultat est-il toujours aussi si excitant ? On va le voir à travers ce test de Moonlighter.
Sommaire
Un concept qui sort de l’ordinaire
Moonlighter n’est pas comme tous les Rogue Lite, il s’agit d’un mélange entre gestion de magasin et exploration de donjons, il y a de quoi être surpris avec ce concept hybride. Alors, on incarne Will, un jeune marchand qui veut faire l’aventure.
Avec son gros sac à dos, notre héros va partir explorer les 4 donjons qui jouxtent le petit village dans lequel il est basé. Ces fameux donjons, rouverts depuis peu, ont donné une nouvelle vie à la petite cité, qui attire de plus en plus d’aventuriers avides de gloires et de richesses.
Ces nouveaux résidents sont autant de nouveaux clients potentiels qui vont s’intéresser aux trouvailles ramenées des expéditions. Tout au long du jeu, des PNJ viendront donc acheter toute sorte d’équipements, objets, résidus de monstres ou autres pierres précieuses que l’on jugera bon de ramener.
Et il faut prendre en compte que le sac à dos n’est pas infini et qu’il va falloir prendre des décisions quant à ce qu’il faut laisser en chemin, en fonction de la valeur des trésors à notre disposition. Ce dont on a besoin pour le craft d’armes et d’armures ou ce que les clients demanderont à travers de petites quêtes seront donc à privilégier durant les runs, au même titre que les objets estimés couteux.
Dans la prochaine phase de test de Moonlighter, on va voir de près ce qu’il est de l’exploration.
L’exploration
De façon structurelle, lors de notre test de Moonlighter, les donjons se déclinent de manière assez classique : 3 « étages » à la construction aléatoire, des salles secrètes, des coffres et objets cachés, une nuée de monstres à affronter et un boss qui nous attend à l’arrivée.
On explorera donc successivement le monde des Golems, le donjon de la Forêt, le Désert et le donjon mécanique. Une cinquième porte, dont on ne parlera pas afin de ne rien spoiler, viendra conclure l’épopée en quinze à vingt heures suivant la progression et les talents de gestionnaires de chacun.
Le Combat
Toujours en ce qui concerne les combats et l’exploration des donjons, on remarquera assez vite que le gameplay se veut assez rigide, basé sur des attaques et déplacements sur 2 axes, dont la fluidité et la nervosité montrent vite leurs limites.
De manière à pallier ce petit souci de dynamisme, les développeurs ont pensé à ajouter plusieurs types d’armes et un système de roulade qui permet d’esquiver avec classe les quelques attaques qui nous atteindront. Juste à titre de remarque, les combats ne sont pas le cœur du jeu durant notre test de Moonlighter. A l’inverse de ses semblables, le jeu mise sur un triptyque de gameplay dont chacun des pans pèse autant dans la réussite du joueur.
Le système d’inventaire
Comme dit précédemment, il y aura une part de combat dans les donjons, une part de marchandage au magasin de Will, toutefois on notera aussi une très importante partie du jeu, focalisée sur la gestion de l’inventaire.
Ce dernier va très vite vous transformer en une machine à optimiser puisque bon nombre d’objets trouvés dans les donjons seront maudits. Ces malédictions prennent plusieurs formes, et vont obliger parfois à placer les items à différents endroits du sac, mais elles peuvent aussi se montrer plus contraignantes et supprimer l’item qui se trouve proche de l’objet maudit lors d’un retour au magasin.
D’autres, seront plus pratiques et s’enverront directement dans votre coffre au magasin une fois récupérés, ou annuleront une malédiction d’un objet proche. Il faudra composer avec toutes ces contraintes et vite s’habituer à triturer son sac à dos dans tous les sens.
Pour se souvenir de la valeur d’un item ou savoir s’il est utile durant l’exploration, Will dispose d’un petit carnet qui lui permettra d’enregistrer la totalité des prix de vente et les données relatives à la popularité des objets. Ces informations-là, seront disponibles en rentrant du donjon. Direction donc, le Moonlighter pour la troisième partie de l’aventure.
Test de Moonlighter : Un simulateur de vente
Une fois de retour au Moonlighter, Will pourra mettre en vente ses précieuses trouvailles, et c’est au joueur alors de fixer les prix qui conviennent en fonction des expériences passées. A ce niveau-là, le petit carnet de notre héros enregistre automatiquement les réactions des clients face aux tarifs.
La première étape est la fixation d’un prix d’appel, ne se basant sur aucune donnée. Il sera souvent soit trop faible, soit trop élevé, et permettra ainsi de baisser le prix jusqu’à obtenir une réponse favorable de la part des clients. Si on vend un peu trop cher, et que les gens prennent tout de même l’objet puisqu’il dispose d’une forte cote de popularité, alors cette dernière viendra à baisser dès le lendemain.
Il faudra donc écouler les stocks en prenant cette fameuse demande en compte et en fixant les prix à la volée, ajustant ceci et cela en fonction des besoins du héros en pièces d’or. Car oui, on a besoin de cet argent que cela soit pour agrandir le magasin, faire venir d’autres commerçants plus ou moins utiles, ou encore crafter des armes et des armures en vue de tenir plus longtemps dans les donjons et d’aller pourfendre leurs boss.
Une joie suivie petit à petit d’une désillusion
Le souci de la formule, bien qu’originale et rafraichissante, c’est sa répétitivité mécanique. Chaque partie du jeu, qu’il s’agisse des combats, de la gestion de l’inventaire et de la partie marchande, s’essouffle assez vite et se résume à répéter les mêmes actions sans trop changer d’approche. Le schéma de progression suivant se dessinera vite : looter un peu de tout, vendre et distinguer quels sont les items les plus précieux.
Farmer ces derniers, se faire un maximum d’or, upgrader son magasin, crafter les armes les plus puissantes et les enchanter au maximum, rouler sur le donjon et sur son boss, et renouveler la stratégie dans le donjon suivant. Tout finit par devenir un automatisme et les quelques ajouts de features au fil de notre progression ne viendront que trop peu relancer le challenge du titre. On en sortira donc émerveillé par le concept, mais blasé par l’exécution.
Test de Moonlighter : Ce qu’on aime le plus
- Artistiquement très mignon
- Très bon concept de base
- Les premières heures, grisantes et originales
Test de Moonlighter : Ce qu’on aime moins
- Trois features principales qui se montrent vite limitées
- Quelques bugs d’interface
- Un final plutôt décevant
Moonlighter était partie avec une excellente idée, mélanger donjons, combats, loot, vente et gestion. Et si les premières heures sont un régal d’originalité et de fraicheur, les différents pans montrent très vite leurs limites et s’enchainent mécaniquement, sans vraiment offrir de challenge une fois que l’on a saisi la progression à adopter. Une aventure ingénieuse, mais qui nous laissera indubitablement sur notre faim.
Après ce test de Moonlighter, vous pouvez continuer sur les autres guides de jeux vidéo sur h5ckfun.